Incarner Brigitte Bardot m'apparaissait comme de la pure folie mais en plus cette proposition réveillait quelque chose de très désagréable, dont j'avais eu du mal à me défaire en devenant actrice. Le risque d'être regardée comme un objet de convoitise, un bonbon sexuel. Quand j'étais mannequin, bien sûr, il m'est arrivé que les photographes aient pour référence Bardot. J'avais visionné tous les films de Bardot, juste pour voir... Et là, j'ai eu envie de vomir. Ca transpirait la sexualité. Ce n'est évidemment pas Bardot qui provoquait ma répulsion, mais tout ce qu'on a pu projeter sur elle, même si elle est parvenue à ruser, à trouver la méthode pour en jouer et à y prendre du plaisir, à être plus forte. L'insupportable c'est qu'on puisse n'assimiler à un sex-symbol, toute cette débilité ! Je n'ai rien contre la sexualité mais j'ai besoin que le plus intime reste caché"
"En discutant avec elle tous les boulons se sont mis en place. BB savait très bien que ni sa beauté, ni le cinéma, ni son pouvoir de séduction dureraient à vie, et c'est sciemment qu'elle a décidé d'en profiter de manière très active. Elle n'a jamais été un bibelot qu'on pose sur une commode ! Elle était aussi une prédatrice (...). Elle a fait 10 ans de danse classique, et ça se voit. C'est une actrice étonnante car elle fait semblant de jouer faux".
Mme Casta se voit-elle comme elle une séductrice ? "Non je ne crois pas. Chez Bardot c'est tout autant un besoin d'amour que de plaire. J'ai d'autres trucs, mais pas besoin d'être aimée à tout prix. Contrairement à Bardot, je n'ai jamais compté sur mon physique pour exister. Moi je me sentais ni belle ni moche".
Casta a 33 ans, elle est née en 1978.
Source : "Elle" 2010
